V O Y A G E S I N T E R I EU R S
h a ï k u s e t p o ê m e s c o u r t s
L o i n d e s m y t h e s m o d e r n e s ,
C e s m o m e n t s i m m o b i l e s :
N o s v o y a g e s i n t é r i e u r s .
Symétries et formes d'un soir
La pénombre abrite ceux qui ne dorment pas
La rue éclaire les gens qui rentrent tard
Dimanche d'hiver en terrasse
Les gens sont au spectacle :
Spectateurs épiés!
Dans ma tasse un thé,
Ma ville entre deux éléphants :
Boisson chaude urbaine.
Le flou des discussions,
Les serveurs au garde-à-vous.
Symétrie de l'instant.
Au delà de ma table
Dans l'ogive effervescente
Je contemple la rade
Soleil de fin de journée
Calme dans le port.
Sur l'eau flottent les rêves...
​Dans le ciel brumeux
Le soleil joue avec les ombres
Les arbres sont ébouriffés
Qui s'élève en l'air
ce n'est pas un cerf-volant...
C'est un crocodile!
Le ciel dans le sable
Les vagues comme horizon
Le surfeur attend.
Des traces dans le sable,
Les baigneurs ne sont plus là
Les empreintes restent.
Entre blanc et noir
Est le gris du ciel.
Les hommes ce soir jouent.
Ciel électrique
Cieux et océan s'unissent
Étreinte liquide
Ces tièdes promenades,
Les premiers bains de soleil.
Nos beaux mois de mai!
Impasse Graffes :midi
Les marches derrière les rambardes,
Les escaliers au mur.
Papillon d'encre
Sur la peau salée
Espoir d'été
Belle pluie de soleil
Baigneurs à quai, baigneurs à l'eau
Chaude journée d'été.
Mer d'huile
pour pêche à l'eau :
les pêcheurs à la ligne.
Par un carreau cassé,
Je découvre une île déposée
Sur l'eau et les rochers.
Le vieil homme, l'enfant,
Les ombres entre les rochers.
Instant de fin de journée
Je te photographie
Cachée derrière ton atèle -
Touchante timidité
Il se chauffe au soleil
Le vieil homme à la béquille-
Froid mois de novembre.
Il fait déjà nuit
Les marchands de glace ont fermé
Il est tard rentrons
Instant dans une vie.
C'est juste un parvis de gare,
Une escale nocturne.
Ton image mon bagage
Là où je pars mon cœur n'est pas
Nostalgie sur mes lèvres
Pull noir et nuit blanche
Le voyageur au sac
Tente de se reposer.
Voie Y, mon train attend.
Dans tes cheveux une promesse,
Ma tête est remplie d'espoir.
Fuite sur les rails
Mes souvenirs, mon avenir
Si loin et si proches
Ces images mouvantes
Le train les laisse derrière nous
Ne reste que le flou.
Lumières crues du port
Reflets en haut de la vitre
Des hommes passent en courant.
Par la vitre gelée
Les lumières floues de la ville
Le reflet du dossier
​
Pavés et sols mouillés
Un homme passe à coté du ferry:
Promenade nocturne.
Comme des perles,
Les gouttes dans les dentelles brillent.
Magie dans la nuit.
Humanité fourmilière.
Seuls les bagages se posent.
Autour le monde s'agite.
Jour gris, pluie battante,
Les passants marchent et se croisent,
Les parapluies dansent.
Frénésie d'orage!
Les pas se pressent dans les flaques
les arbres mouillés s'inclinent.
​
Grégory Boin
S i l h o u e t t e s
Vaguement les deux pieds dans la réalité, un jour j'ai ouvert le dictionnaire et j'ai pu lire:
Silhouette : n. fém. syn. ombre
a) forme noire sur fond clair
*La silhouette noire des arbres en hiver
b) allure d'une personne
*la silhouette élancée et fine
Bien les deux pieds dans ma réalité,un jour j'ai ouvert mon esprit et j'ai pu voir plus, bien plus encore :
A travers les mots des images,
A travers nos yeux des mirages,
Pour nos coeurs des vérités
Que la poésie a su nous montrer.
De réalités déformées en images oniriques,
Sous nos yeux naît cette étrange idée :
La vérité est une illusion et l'illusion une vérité ...
De songes en réalités, et de réalités en mensonges,
De palpables idées en vaporeuses impressions :
La réalité se meut en singuliers mensonges,
et nous trompe en étranges apparitions.
Maintenant je le sais...
Grégory BOIN
15/02/2007
Metropolis
Métropolis
Le bruit du métro, la solitude des visages
Métropolis
Métropolis presque conquise, toujours rebelle.
Je lis entre les lignes de tes rues Métropolis.
Métropolis, Métropolis.
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Au coin de chaque rue tes silences et dans tes agitations nocturnes.
​
Métropolis
Toutes ce vies dans tes boulevards qui se croisent et glissent :
où le flow circule et la vie bat.
Couleurs Sud
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Il était une fois le Sud lumineux et coloré. Lieu de vie où touristes et locaux peuplent le bleu azur.
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Il était une fois ces fourmis humaines cherchant le bon emplacement pour se retrouver avec la mer.
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Il était une fois ces lieux publics et intimes où l'on se retrouve. Ces endroits où les corps se donnent au soleil.
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Il était une fois, le long de ces longues plages d'été, ces individus en claquettes et baskets légères.
​
​​
Il était une fois ce peuple du sud qui, acteur et témoin, s'active dans un hétéroclite balai en tenues bariolées.
​
05.06.2019
SCRATCH
Au rythme des lumières, de surexpositions en
surimpressions, je scratche.
Les images se rayent et grésillent, la poussière s’y tortille.
Fantomatiques, brûlées, tachées, floues elles ne connaissent plus aucun calibre.
Plus de métronome, l’anarchie règne
pour que les clichés se fracassent.
G. BOIN
Terra Proxima
Tout proche de nous existe un monde, un lieu étrange où l’apesanteur existe à peine. Un univers qui semble obéir d'autres règles : un autre espace-temps.
Il est peuplé de créatures belles et étranges. Tantôt magnifiques, tantôt effrayantes. Elles peuvent se parer de couleurs innommables, ou bien se fondre dans le paysage.
Ces émanations de la nature vivent et meurent entre errances et survivances : Fantastique ballet de la nature.
​Une fois le voile de cette réalité déchiré, on a posé l’œil sur une nouvelle terre : Terra Proxima.
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Grain de nuit
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Nuits noires et blanches le long du littoral, les réverbères m'éclairent. Nuits solitaires le long des berges je croise les noctambules me fondant dans le paysage. Au fur et à mesure de ma progression le grain se pose et se fixe.
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​Places inertes et agitations nocturnes se figent au milieu de l'obscurité. Crues et granuleuses les images viennent à moi : quelques kilomètres de lumières artificielles des Catalans au Goudes. Marseille : ville demi-endormie tu nous fais tous prendre un train de nuit.
Pour voir et figer la nuit dans ces endroits où la mer oscille entre ennui et fête il m'a fallu prendre le grain de nuit. Comme pour un train de nuit il a fallu payer mon ticket en insomnies.
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16-09-09
G. Boin